INTRO

Un jour, un samourai se trouva sous une terrible averse. Alors qu'on lui offrait de quoi se protéger de la pluie, il refusa en disant : « c'est une pluie de Printemps : qu'elle me mouille donc.» Le « do » de « Bushido » est le même que celui de Judo, Kendo ou Aikido. Il signifie : « voie », « chemin ». « Bushido » signifie par conséquent : le chemin du samourai, la voie du guerrier. Cela peut sembler curieux, mais se laisser tremper par une averse printanière fait également partie du Bushido. Le Bushido est une discipline mentale très stricte qui consiste à vivre de la manière jugée correcte par les samourai. En d'autres termes, il s'agit de vivre comme un guerrier, en temps de paix.

DEFINITION

Bu : martial
Shi : guerrier
Do : la voie

Code d’honneur et de comportement social qui exigeait du guerrier, Bushi ou Samouraï – ce dernier étant d’un rang plus élevé, le sens de la justice et de l’honnêteté, le courage et le mépris de la mort, la sympathie envers tous, la politesse et le respect de l’étiquette, la sincérité et le respect de la parole donnée, la loyauté absolue envers les supérieurs et enfin la défense de l’honneur, du nom et du clan. Selon ce code, les Bushi, et plus particulièrement les Samouraï, devaient observer une étiquette sévère et consacrer leur vie et leur esprit à une ou des activités ‘dépassant l’homme ordinaire’ et transcendant la vie et la mort. Le bushidô est une manière d’être, de se comporter envers ses semblables, et une fidélité absolue à une ligne de vie (autrefois à un maître, à un supérieur), qui faisait appel au respect de soi et des autres, quels qu’ils fussent, faibles ou forts, ainsi qu’à la maîtrise parfaite de son mental, de ses pulsions et de ses passions, afin de maintenir l’esprit en harmonie (Wa) avec l’univers. Il est ént que cet idéal n’était atteint que très rarement.

D’après Louis Frédéric, Dictionnaire des Arts Martiaux (éd. Félin).

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Le code moral est un condensé du BUSHIDO (la voie du guerrier), code d'honneur et de morale traditionnelle qui régit l'ensemble des arts martiaux.

Honneur et fidélité sont les deux vertus les plus marquantes de cette morale, mais aussi loyauté, droiture, courage, bonté et bienveillance, sincérité, respect et politesse, modestie et humilité, et, en toutes circonstances, contrôle de soi.

Le devoir de chacun, qu'il soit pratiquant, dirigeant ou enseignant est de s’imprégner de ces principes afin d’être un exemple vivant. Il devra être un ambassadeur de la discipline et de l'esprit auquel il se réfère.

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LES 9 VERTUS DU BUSHIDO

L'HONNEUR - MEIYO

C’est la qualité essentielle. Nul ne peut se prétendre Budoka (guerrier au sens noble du terme) s'il n'a pas une conduite honorable. Du sens de l'honneur découlent toutes les autre vertus. il exige le respect du code moral et la poursuite d'un idéal, de manière à toujours avoir un comportement digne et respectable. il conditionne notre attitude et manière d'être vis à vis des autres.

LA FIDELITE - CHUJITSU

Il n'y a pas d'honneur sans fidélité et loyauté à l'égard de certain idéaux et de ceux qui les partagent. La fidélité symbolise la nécessité incontournable de tenir ses promesses et remplir ses engagements. La fidélité nécessite la sincérité dans les paroles et dans les actes.

LA SINCERITE - SEIJITSU

Le mensonge et l'équivoque engendrent la suspicion qui est la: source de toutes les désunions. Dans les Arts Martiaux, le salut est l'expression de cette sincérité, c'est le signe de celui qui ne déguise ni ses sentiments, ni ses pensées, de celui qui sait être authentique.

LE COURAGE - YUUKI

 

La force d'âme qui fait braver le danger et la souffrance s'appelle le courage. Ce courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous paraît juste, et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d'affronter toutes les épreuves. La bravoure, l'ardeur et surtout la volonté sont les supports de ce courage.

LA BONTE ET LA BIENVEILLANCE - SHINSETSU

La bonté et la bienveillance sont des marques de courage qui dénotent une haute humanité. Elles nous poussent à l'entraide, à être attentif à notre prochain et à notre environnement, à être respectueux de la vie.

LA MODESTIE ET L'HUMILITE - KEN

La bonté et la bienveillance ne peuvent s'exprimer sincèrement sans modération dans l'appréciation de soi-même. Savoir être humble, exempt d'orgueil et de vanité, sans faux-semblant est le seul garant de la modestie.

LA DROITURE - TADASHI

C'est suivre la ligne du devoir et ne jamais s'en écarter. Loyauté, honnêteté et sincérité sont les piliers de cette droiture. Elles nous permettent de prendre sans aucune faiblesse une décision juste et raisonnable. La droiture engendre le respect à 1'égard des autres et de la part des autres. La politesse et l'expression de ce respect dû à autrui.

LE RESPECT - SONCHOO

Quelles que soient ses qualités, ses faiblesses ou sa position sociale. Savoir traiter les personnes et les choses avec déférence et respecter le sacré est le premier devoir d'un Budoka car cela permet d'éviter de nombreuses querelles et conflits.

LE CONTROLE DE SOI - SEIGYO

Cela doit être la qualité essentielle de toute ceinture noire. il représente la possibilité de maîtriser nos sentiments, nos pulsions et de contrôler notre instinct. C'est l'un des principaux objectifs de la pratique des Arts Martiaux car, il conditionne toute notre efficacité. Le code d'honneur et de la morale traditionnelle enseignée dans les discipline du Bushido est basé sur l'acquisition de cette maîtrise.

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Quelques règles de vie :

  • Le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre, à mourir quand il est juste de mourir.
  • Il faut songer à la mort avec la conscience vive de ce qu'exige l'honneur d'un samuraï, peser chaque parole avant de la prononcer, se demander avant de répondre si ce que l'on a à dire est vrai.
  • Manger avec modération, éviter la volupté.
  • Après les tâches quotidiennes, se souvenir du mot Mort, ne pas faillir de le mettre en son coeur.
  • Un homme qui méconnaît la vertu n'est pas un samuraï. Pour tout homme, les parents sont comme la tige de son propre corps, lui-même est branche consanguine de ses parents.
  • Respecter la règle de la tige et de branches ; l'oublier, c'est ne jamais parvenir à comprendre ce qu'est la vertu. - Un samuraï se conduira en fils et en sujet fidèle. Il ne quittera pas son suzerain, quand bien même le nombre de ses sujets passerait de cent à dix, de dix à un.
  • En temps de guerre, le témoignage de sa loyauté consistera à se porter s'il le faut au-devant des flèches ennemies sans faire cas de sa vie.
  • Loyauté, esprit de justice, bravoure sont les trois vertus naturelles du samuraï.
  • Un samuraï, où qu'il dorme, ne doit pas mettre les jambes dans la direction du logement de son suzerain. De même, quand il s'exerce au tir à l'arc, il ne doit pas pointer ni lancer sa flèche dans la direction de son suzerain, ou encore quand il pose sa lance.
  • Le faucon ne pique pas les épis, même quand il meurt de faim. De même un samuraï se servant d'un cure-dents fera-t-il semblant de s'être régalé, même quand il n'a pas mangé.
  • Si à la guerre un samuraï perd le combat et s'il est obligé de livrer sa tête, il manifestera hardiment son nom à l'appel de l'ennemi et mourra en souriant, sans aucune vile allure.
  • Etant gravement blessé, si gravement qu'aucune opération chirurgicale ne puisse le guérir, il parlera correctement devant ses supérieurs et ses pairs et mourra avec sang-froid, se rendant bien compte de l'état de sa blessure.
  • Un samuraï qui ne serait que fort n'est pas admissible. Sans parler de la nécessité des études en science, il faut qu'il profite de ses loisirs pour s'exercer à la poésie et comprendre la cérémonie du thé.

Matsu Tsuko

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POUR ALLER PLUS LOIN

Ravale ton orgueil, et ne laisse pas tes sentiments te trahir

« Utilise un cure dents même quand ton estomac est vide ». Un proverbe qui signifie à peu près la même chose que : « il vaut mieux se coucher sans souper que se réveiller endetté.» Etre pauvre n'était pas considéré comme honteux par les samourai : en fait, les samourait riches représentaient plus l'exception que la règle. Mais avoir l'air pauvre était un motif de honte. Il en va de même des émotions : le samourai ne pleure pas, à moins que sa mère ou son père ne meure. Il n'exprime pas ouvertement ses sentiments, et n'embarrasse jamais les autres en le faisant. Un samourai ne se pardonnerait jamais de susciter la pitié chez autrui.

Sois prêt au combat, partout, toujours

On dit qu'il existait un samourai qui était si pauvre qu'il devait travailler dans les champs pour gagner sa vie. Cependant, il portait toujours son épée et ses jambières : ainsi, si l'on faisait appel à lui, il n'avait pas besoin d'aller chercher son équipement. Un samourai est un soldat avant tout, où qu'il soit, et à chaque instant. Ne dormez pas avec le bras gauche sous le corps ( ou le droit, si vous êtes gaucher ). Si on vous attaque dans votre lit, vous pouvez éviter le premier coup avec le bras gauche, avant de saisir votre arme avec votre main dominante. ET n'oubliez pas de vérifier qu'il existe une sortie de secours avant de vous endormir dans une auberge ou un relais.

L'argent est sale

L'argent est une chose répugnante pour le samourai. L'évoquer simplement, ou même y penser est un comportement indigne. Désirer gagner de l'argent est hors de question. Une fois qu'on a de l'argent, on en veut plus, et on a peur de perdre ce que l'on a déjà. On s'attache alors à l'argent, et même à la vie… Dans de telles dispositions, on ne peut plus combattre bravement, et ce qui est pire : on peut perdre une occasion de mourir quand cela est requis. Les samourai ne devraient jamais avoir plus que le strict minimum.

Sois mort

« Le Bushido enseigne comment mourir ». C'est sans doute exact, mais il est toujours dangereux de simplifier. Le Bushido, ce n'est pas une course à la mort. L'un des tabous du samourai est l'égoïsme. Il faut se séparer de bien des choses, de l'argent, et parfois même de sa famille, si l'on décide de vivre sans désir. Et la dernière chose que l'on perd, c'est soi-même. On dit qu'un samourai avait l'habitude d'imaginer sa mort chaque nuit avant de se coucher. Il essayait de s'accoutumer à la mort petit à petit. Après quelques années, il était « mentalement mort » : les ennemis le craignaient plus que tout autre, car un cadavre n'a pas peur de mourir. Un samourai peut choisir de mourir sans la moindre hésitation plutôt que de ternir son nom. Mais il ne s'agit en aucun cas de mépris de la mort, ni d'une attitude de déni. Le samourai, comme tout autre, peut très bien avoir peur de la mort. Malgré cela, il n'hésite pas à donner sa vie. La manière de mourir, l'art de mourir, était le même que l'art de vivre pour le samourai. Si tu veux être samourai, sois mort, tout en continuant à jouir de la vie.

La voie du samourai est un long chemin...