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mercredi 19 juillet 2006

Ah, Bon ?

Le maître Zen Hakuin, vivait au Japon. Bien des gens venaient l'écouter dispenser ses enseignements spirituels. un jour, la fille adolescente de son voisin tomba enceinte. Les parents de cette dernière se mirent en colère et la réprimandèrent pour connaître l'identité du père. La jeune fille leur avoua finalement qu'il sagissait d'Hakuin. Les parents en colère se précipitèrent chez lui et lui dirent en hurlant et en l'accusant que leur fille avait avoué qu'il était le père de l'enfant. Il se contenta de répondre: "Ah bon ?"

La rumeur se répandit. Le maître perdit sa réputation et plus personne ne vint le voir. Mais cela ne le dérangea pas. Il resta impassible. Quand l'enfant vint au monde, les parents le menèrent à Hakuin en disant "Vous êtes le père, alors occupez-vous en!" Le maître prit grand soin de l'enfant. Un an plus tard, prise de remords, la jeune fille confessa à ses parents que le véritable père de l'enfant était le jeune homme qui travaillait chez le boucher. Alarmés, les parents se rendirent chez Hakuin pour lui faire des excuses et lui demander pardon. "Nous sommes réellement désolé. Nous sommes venus reprendre l'enfant. Notre fille a avoué.."

La seule chose qu'il dit en tendant le bébé aux parents fut: "Ah, bon ?"

Hakuin réagit de façon identique au mensonge et à la vérité, aux bonnes nouvelles et aux mauvaises nouvelles. Il dit "ah, bon?". Il permet à la forme que prendre le moment, bonne ou mauvaise d'être ce qu'elle est. Ainsi, il ne prends pas part au mélodrame humain. Pour lui il n'y a que ce moment tel qu'il est. Les événements ne sont pas personnalisés et il n'est la victime de personne. Il fait tellement un avec ce qui arrive que rien n'a de pouvoir sur lui. C'est seulement quand nous résistons à ce qui arrive que nous sommes à la merci du monde, et c'est lui qui détermine votre bonheur ou votre malheur. L'adversité se transforme en félécité grâce à son absence de résistance. Et, répondant encore à ce que le moment présent exige de lui, il rend l'enfant quand c'est le moment de le faire.

vendredi 7 juillet 2006

La tortue et les deux hérons

La sécheresse faisait rage dans la province du Hou Nan. Ainsi les 2 forts beaux hérons Tching et Tchang décidèrent-ils de migrer vers le nord à la recherche de lieux plus hospitaliers. Mais ils cohabitaient depuis toujours avec Pi-Houan une vieille tortue à la lourde carapace ; et malgré son mauvais caractère elle gardait pour eux le logis pendant leurs longues pêches, aussi ne purent ils se résoudre à l'abandonner. Il fût décidé qu'ils l'emmèneraient avec eux.

Dès le lendemain matin, ils tinrent conseil sur la façon de la transporter. Il fût décider de couper un bâton solide, que tching et tchang tiendraient, chacun par un bout, tandis que pi-houan le mordrait en son milieu. Ce procédé comportait des risques car le vol se faisait à haute altitude et si dame pi-houan en venait à ouvrir la bouche, elle se fracasserait au sol.

Une heure après un décollage difficile, le trio volait à un rythme régulier , traversant la campagne isolée. Plus tard, les premiers champs apparurent. Les paysans qui y travaillaient aperçurent l'étrange équipage : « Voyez cette tortue, comme elle est intelligente ! s'exclama l'un d'eux. Elle se fait transporter par deux hérons ! » Pi huan se garda bien de répondre, mais savourait les compliments. Puis ils survolèrent la ville, là encore on entendit : « Est ce la reine des tortue, avez-vous remarqué ce brillant équipage ? Quelle façon intelligente de voyager ! » Plus loin encore ils survolèrent une prairie, ou des petits bergers les montrairent du doigts : « Regardez ces deux hérons, disait l'un d'eux, ils emmènent cette balourde de tortue, sans doute pour agrémenter leur repas du soir, comme ils sont intelligents ! _ Stupides bergers, vous n'y comprenez rien ! » voulut s'écrier pi-houan. Mais à peine avait elle ouvert la bouche qu'elle lâchait le bâton et s'écrasait sur le sol, la carapace éclatée. Les deux hérons descendirent en vol plané, ils arrachèrent une plume grise, une plume blanche de leur ailes en signes de deuil ; ils tournèrent un instant au dessus de leur pauvre amie et disparurent bientôt dans le lointain.

  • Morale du conte

Le sage, dit le maître du zen, accueille d'un cœur égal la flatterie ou le mépris. Il est semblable à la flamme d'une bougie, qui monte droite et claire, et qui, au moindre souffle, ne faseye. Nul ne peut nous agresser moralement sans notre consentement, c'est nous qui ouvrons les écluses au chagrin. Aucune injure ne pouvait faire lâcher prise à la tortue. L'insulte, le mépris, l'anathème représentent l'opinion de celui qui les profère, c'est son problème, pas le notre. Il se peut au demeurant que le blâme soit justifié, nous l'acceptons comme tel. Qui est parfait ? Il se peut aussi qu'il soit erroné, partial, injuste, laissons le alors dans la bouche de celui qui l'a prononcé. Notre paix, notre destin, sont entre nos mains. « Entre nos dents », bougonne le fantôme de la tortue.


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